Les années précédentes ont été compliquées pour la Planète Terre. Le Covid a eu un impact sur la vie humaine dans son ensemble, causant un déséquilibre à tous les niveaux. Le monde des affaires n’est certainement pas épargné avec le ralentissement, voire l’arrêt de beaucoup d’activités économiques. Comment la petite ile envisage-t-elle 2022 ; elle, lourdement dépendante de la situation mondiale en absence de ressources naturelles.
Les activités économiques ont connu une certaine reprise vers la deuxième partie de 2021. Tout semble indiquer que cette tendance se maintiendra. Bien évidemment toutes les suppositions faites ici tiennent en compte une situation de Covid stable, sans changement majeur. Le dernier variant, Omicron, qui pointe son nez après le Delta semble mieux accommoder les routines de la vie humaine. Une grippe non-fatale pourrait très bien marquer un relâchement dans les restrictions de mobilité et permettre l’assouplissement de certaines mesures propices à la vie socio-économique.
Les commerces sont tous ouverts, y compris les lieux fréquentés comme les restaurants et les hôtels. Les restrictions ont été maintenues sur les boites de nuits par-contre. Le mauricien lambda a accès à toutes les aménités sans grande contrainte. Le Pass Sanitaire, même s’il est d’actualité, n’est pas vraiment un frein à la vie au quotidien. Les autobus, le métro, les taxis… rien à signaler, ça roule ! Pour revenir aux commerces, les centres commerciaux sont bien fréquentés, comme d’habitudes – mais plutôt du style ‘bal masqué’. Les restaurants, quoi qu’au ralenti, travaillent tant bien que mal. Les institutions financières (banques, assurances et autres) sont également à 100% opérationnelles. Dans beaucoup de cas, et là où c’est possible, le télétravail est entré dans les mœurs.
Les écoles ont été erratiques dans leurs approches, certainement sous la baguette du Ministère de l’Education, tantôt ouvert pour les classes conventionnelles et tantôt pour des cours en ligne. Les écoles privées, il va sans dire, sont les mieux préparées avec une plateforme en ligne adaptés pour les méthodes d’enseignement appropriées. Les écoles publiques ont souffert en comparaison. En cursus primaire (7 à 12 ans) les élèves ont eu droit à une chaine de télé en guise de classe ; du passif comparé à l’interaction en ligne proposée par les écoles privées. Mais laissons-nous dire que tout ceci est nouveau et il nous faudra un petit temps d’apprentissage et d’adaptation.
Le tourisme, évidemment, est le secteur qui a visiblement le souffert. La fermeture de nos frontières, couplée des restrictions de sortie dans les autres pays, a presque tuée cette industrie. Il a fallu l’aide de l’état (pour compenser les charges salariales entre autres) et puiser dans les réserves (certes accumulées sur des décennies de rentabilité) pour survivre. Heureusement qu’il y avait le moyen de survivre, sinon on assistait presque à un drame national. Le nombre de mauriciens employés dans le secteur est très (ou trop) important pour ne pas déployer toutes les roues de secours. Ce n’est pas demain que le secteur reprendra son envol, car il dépend de la situation mondiale et la levée des restrictions de mobilités dans divers pays. Mais aussi, il dépend de la situation sur l’ile car il est primordial de ne pas exposer une ile, à priori insulaire, à des risques inutiles pour des raisons économiques. Une fine ligne dirons-nous. Jusqu’à présent les mesures en place semblent fonctionner – à la base : la vaccination obligatoire.
Les plages publiques sont désormais accessibles, nous permettant de respirer un peu l’air iodé qu’on aime tant. Attention, officiellement que les baignades sont permises ; pas les picnics. Mais bon, il y a eu une certaine relaxation (disons plutôt une certaine compréhension) de la part de nos hommes en bleu foncé. La police a su faire preuve de maturité, de sensibilité et de tact pour permettre aux mauriciens de profiter des derniers jours de l’année. Elle a agi là où cela était nécessaire sans trop faire.
Le secteur de la santé a été bouleversé, comme partout ailleurs. Le privé a su en bénéficier avec des tarifs frisant les palaces cinq étoiles de Monaco ; surtout pour les admissions et les traitements liés au Covid. En bon opportuniste, les salles ont été aménagées spécialement pour l’occasion. J’ai discuté avec des personnes qui en ont eu pour environ le million (en Roupie) sur trois semaines de séjour. Le radiologiste qui facturait Rs600 ses services, a triplé sa facture mais aussi le volume de son travail. Une aubaine. Cela ressemble, morbidement, au Monsieur du pompe funèbre de nos anciens Western. Je vois les dents et les yeux qui brillent devant le malheur absolu des autres. Mais bon, le monde est capitaliste et je ne suis pas contre. Mais un dégrée d’humanité nous aurait aidé à mieux avaler la pilule.
En général nous voyons une Ile Maurice tâtonnant mais pas titubant. Nous sommes passés du stage d’appréhension et de doute pour toucher maintenant le stage ‘il faut vivre prudemment’. 2022 s’annonce intéressant. Nous ne pensons qu’il y aurait une reprise spectaculaire mais nous nous attendons à une remontée graduelle des activités économiques, surtout sur le marché domestique. En termes d’investissement étranger, il y a déjà un engouement palpable. Ceux qui sont dans les pays (ou villes) denses trouvent, à l’ile Maurice, une destination d’affaire connectée, moderne mais surtout à dimension gérable (de part la superficie et aussi la taille de sa population). Les demandes de création d’entreprises et de permis de séjour grimpent.
En pole position, l’Afrique du Sud qui est juste à côté. Phénomène à souligner ; nombreux mauriciens qui ont quitté l’ile dans les années 70-80 tentent de retourner au bercail. Certains ont perdu leurs citoyennetés en passant. Cette petite ile insignifiante dans le temps semble aujourd’hui séduire.
Nous prévoyons de jouer les rôles premiers dans la région sur l’échiquier commercial. Les investissements étrangers, de plus en plus importants, vont sans doute aider à nous positionner encore mieux que les années précédentes. Maintenant que tout le monde a revu sa copie, surtout dans la façon de mener ses entreprises, Maurice se présente comme un centre intéressant car c’est un pont par excellence qui connecte l’Asie à l’Afrique tout en maintenant un lien étroit avec l’Europe. Si on joue la stratégie appropriée, on pourrait prétendre à un avenir encore meilleur.
Vivement que l’on prenne les bonnes décisions !
En ce faisant, je vous présente mes meilleurs vœux pour une année 2022 pleine santé, de réussite et de bonheur.